Peaux de bateaux.
— Publié le 19 juillet 2014 à 18 h 45 min.À trop frotter la mer, les membrures craquent, les bordés souffrent. Faut de la peinture pour protéger la coque. Et les couleurs s’accumulent au fil des marées, bleu sur jaune et rouge sur vert, en palimpsestes osés.
L’histoire d’un bateau se lit dans les écailles riches de couleurs, fruits de ces mues saisonnières où, comme les fleurs livrent leurs pétales, les coques se desquament, révélant d’étonnantes géographies sous-marines, des portulans anciens, des voûtes célestes criblées d’étoiles.
Daniel Le Saux sait déchiffrer ces carnets de bord de voyages au long cours. Il nous les restitue en clair dans ses arrangements subtils et humoristiques, où les écailles de peintures multiples accumulées, riches d’histoires, rendent compte des voiles, des containers, des structures portuaires. Ou même de la distribution des étoiles dans le ciel.
Texte rédigé par Charles Madézo.